Louis Correntin Kervran (1901-1983) était un ingénieur et chercheur français qui a développé des théories controversées sur la possibilité de transformations chimiques à basse énergie dans les organismes vivants, qu’il appelait transmutations biologiques. Ces idées, bien qu’en marge de la science traditionnelle, ouvrent un débat fascinant sur la chimie des êtres vivants et la capacité potentielle des organismes à manipuler des éléments au niveau atomique.
L’une des observations les plus emblématiques de Kervran concerne le phénomène observé chez les poules pondeuses :
Les œufs et le calcium :
Une poule produit quotidiennement un œuf avec une coquille pesant environ 7 grammes, composée principalement de carbonate de calcium.
Dans certaines expériences, les poules étaient élevées dans des environnements où leur alimentation ne contenait pas de calcium disponible en quantité suffisante pour expliquer la production de ces coquilles.
Pourtant, elles continuaient à pondre des œufs avec des coquilles solides.
Kervran en a déduit que les poules transformaient le silicium (Si) et le potassium (K) présents dans leur alimentation ou leur environnement en calcium (Ca) par une forme de réaction nucléaire à faible énergie.
Il a résumé cette transformation supposée par une équation simplifiée :
Si (Silicium)+K (Potassium)→Ca (Calcium)\text{Si (Silicium)} + \text{K (Potassium)} \to \text{Ca (Calcium)}Si (Silicium)+K (Potassium)→Ca (Calcium)
Autres observations :
Chez les mammifères : La capacité des os à se régénérer rapidement même dans des environnements où l’apport alimentaire en calcium est faible.
Chez les plantes : Certaines plantes cultivées dans des sols pauvres en azote continuent de croître vigoureusement, ce qui suggère des mécanismes internes de transformation des éléments.
Kervran propose que les organismes vivants possèdent une forme d'énergie ou de mécanisme capable de modifier la structure atomique des éléments. Contrairement aux réactions nucléaires conventionnelles nécessitant d’énormes quantités d’énergie (comme dans les réacteurs nucléaires ou les étoiles), ces transmutations se produiraient à basse énergie, au sein des cellules biologiques.
Les organismes vivants comme "alchimistes" naturels :
Kervran suppose que des enzymes spécifiques, ou des phénomènes encore inconnus, pourraient catalyser ces transformations atomiques.
Ces transformations seraient indispensables pour maintenir un équilibre chimique et énergétique dans les systèmes vivants.
Exemples de transmutations possibles :
Magnésium (Mg) transformé en calcium (Ca) : Mg (Magneˊsium)+O (Oxygeˋne)→Ca (Calcium)\text{Mg (Magnésium)} + \text{O (Oxygène)} \to \text{Ca (Calcium)}Mg (Magneˊsium)+O (Oxygeˋne)→Ca (Calcium)
Sodium (Na) transformé en potassium (K) : Na (Sodium)+H (Hydrogeˋne)→K (Potassium)\text{Na (Sodium)} + \text{H (Hydrogène)} \to \text{K (Potassium)}Na (Sodium)+H (Hydrogeˋne)→K (Potassium)
Les coquillages et le carbonate de calcium :
De nombreuses espèces marines, comme les coquillages, synthétisent de grandes quantités de carbonate de calcium (CaCO₃) pour former leurs coquilles, même dans des environnements pauvres en calcium.
Les plantes et l’azote :
Certaines plantes semblent capables de synthétiser de l’azote à partir de l’air ambiant ou d’autres composés, même en l'absence d’un apport significatif en nitrates dans le sol.
Les mammifères et le magnésium :
Les os en croissance nécessitent du calcium, mais aussi du magnésium, un élément souvent déficient dans certains régimes alimentaires. Les os semblent néanmoins capables de croître en modifiant les éléments à disposition.
La théorie des transmutations biologiques a été largement rejetée par la communauté scientifique conventionnelle. Voici quelques raisons de cette opposition :
Non-conformité avec la physique moderne :
Les réactions nucléaires nécessitent des quantités massives d’énergie, des températures élevées ou des environnements extrêmement spécifiques (comme dans les étoiles ou les réacteurs). Les organismes vivants n'ont pas, selon nos connaissances actuelles, la capacité de produire ou manipuler de telles énergies.
Absence de preuves expérimentales solides :
Bien que Kervran ait rapporté de nombreuses observations intrigantes, ses travaux manquent de données reproductibles ou d’expérimentations contrôlées permettant de valider ses hypothèses.
Risque de confusion avec des processus biochimiques classiques :
Certaines transformations chimiques complexes peuvent être expliquées par des mécanismes enzymatiques connus, sans nécessiter l’hypothèse de transmutations nucléaires.
Bien que controversée, l'idée de Kervran a suscité un grand intérêt dans des domaines marginaux ou alternatifs, notamment en biologie, en agronomie et même en physique théorique. Ces hypothèses, bien qu’en dehors du paradigme scientifique dominant, posent des questions fascinantes :
Les organismes vivants pourraient-ils recourir à des mécanismes encore inconnus pour manipuler les éléments ?
La physique nucléaire a-t-elle encore des secrets à révéler concernant les basses énergies ?
Les phénomènes biologiques complexes, comme la croissance et la régénération, pourraient-ils intégrer des dimensions physico-chimiques non encore explorées ?
Louis Correntin Kervran reste une figure marquante de la recherche alternative. Ses travaux, bien qu’incompris ou rejetés par le monde scientifique traditionnel, ouvrent la voie à une réflexion sur les limites de nos connaissances actuelles. Si ses idées sur les transmutations biologiques devaient être prouvées un jour, elles transformeraient notre compréhension de la biologie, de la physique et de la chimie.
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